Les malfrats - Rencontre avec des paysans qui tiennent tête à l’administration.
"Rencontre avec des paysans qui tiennent tête à l’administration. Quand certains refusent de rentrer dans le moule au risque de tout perdre, d’autres ont fait le choix de disparaître.
Alain est maraîcher en Bretagne. Deux fois par semaine, il vend ses produits sur les marchés. De bons produits, qu’il fait pousser comme s’il avait un grand jardin. Mais ses tomates, il refuse de les calibrer et ses carottes de les brosser.
Petit producteur, Alain n’a ni le temps, ni les moyens des grosses coopératives. Chez lui, c’est 1,10 euros le kilo de carottes, mais comme ça, avec la terre. Si les clients n’en veulent pas, ils ne sont pas obligés de les acheter ! C’est bien ce qu’il a tenté d’expliquer au contrôleur, mais la loi, c’est la loi. Et en agriculture, il y a plus de 50 normes qui régissent la commercialisation des produits.
Aujourd’hui, aux yeux de l’administration Alain est donc un malfrat : il risque entre 20 et 100 000 euros d’amende. Plus que son chiffre d’affaire à l’année. Mais lui a décidé de ne pas céder aux pressions. Au risque de tout perdre.
Charles est éleveur de brebis. Comme beaucoup, il a refusé de se soumettre à la nouvelle réglementation qui oblige depuis 2010 les éleveurs à apposer des boucles électroniques à leurs animaux. Systématiquement, à chaque contrôle, il a été marqué en anomalie. Jusqu’à ce que l’administration le menace de saisir son troupeau. Alors, il a choisi de disparaître avec son troupeau et a réinstallé une petite économie paysanne, et clandestine.
Un reportage de Charlotte Perry."
Mon 11 Feb 2019 04:33:51 PM CET - permalink -
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https://www.franceinter.fr/emissions/comme-un-bruit-qui-court/comme-un-bruit-qui-court-02-juin-2018